Parce que la vie sauvage est un bien commun.
Nul ne devrait pouvoir se l’approprier.
Si, longtemps, les humains ont considéré la faune comme une matière exploitable, les moins égoïstes d’entre eux, ont compris que les espèces détruites ne reviendront jamais.
Nous ne profiterons plus jamais de la faune exterminée, et nos enfants ne profiteront plus jamais de celle que nous exterminons.
Si l’on peut comprendre l’aveuglement des populations affamées, tuer n’aurait jamais dû devenir un loisir.
Aucun enrichissement personnel ne peut justifier de priver définitivement les générations futures. Encore moins s’il ne s’agit que d’un loisir égoïste.
Chacun devrait avoir comme objectif de laisser un monde plus beau après son passage sur terre.
Parce qu’observer la vie n’est pas méprisable.
Dans notre civilisation, l’enrichissement de quelques-uns est le seul objectif. Le droit d’admirer gratuitement des scènes de la vie sauvage, n’est pas protégé contre ceux qui payent pour le plaisir de les détruire.
Dans une civilisation où les besoins fondamentaux sont satisfaits, la contemplation n’est pas l’oisiveté. On sait que le besoin de nature vierge est indispensable à l’équilibre psychique des individus.
Même s’ils peuvent tuer pour se nourrir, les gens normaux n’aiment pas tuer ou faire souffrir, car chez les humains (et les animaux), l’évolution a développé la notion d’empathie.
Et le plaisir d’observer la faune, remplace celui de tuer à la chasse.
Parce que tuer n’est pas une obligation.
Pour le législateur, la faune sauvage est une chose qui n’appartient à personne (res nullius) et que l’on peut casser, détruire ou exterminer en toute impunité.
Après la révolution, la chasse a été réglementée pour éviter l’éradication de toute la faune consommable. Mais le législateur a progressivement rétabli, les privilèges seigneuriaux des chasses royales.
C’étaient les prémices de la monarchie républicaine, dont on observe les excès aujourd’hui.
Vous avez l’obligation de laisser les chasseurs venir tuer chez vous.
Ils n’ont plus besoin de votre autorisation, comme le prévoie pourtant la loi.
Vous pouvez même être lourdement condamné si vous vous y opposez.
La cynégétique n’est pas une science, c’est une religion, qu’un état laïc ne devrait pas nous obliger à suivre, même si, contrairement à leurs électeurs, une majorité d’élus en sont les disciples.
La chasse est devenue un loisir pour des gens qui jouent à la guéguerre contre des ennemis imaginaires et désarmés. Plus la victime est grosse et paraît dangereuse, plus le sentiment de puissance est grand. Tirer sur des cochons est bien plus glorieux que tirer sur des lapins, c’est le loisir favori des frustrés du pouvoir !
On pourrait oublier ce loisir mortifère, si la chasse n’avait acquis l’exclusivité de la gestion de la faune sauvage, avec tous les abus d’une gestion égocentriste. Cette gestion a pour objectif avoué de favoriser le développement de la faune gibier et l’éradication de ses prédateurs naturels.
Les chasseurs prétendent protéger la biodiversité, mais précisent, dans leur statut, qu’elle est réduite à la biodiversité cynégétique.
Tuer et détruire sont les seules techniques de régulation qu’ils préconisent. On connaissait et on constate aujourd’hui les dégâts de cette gestion.